Description de l'application

Dans le cadre de l’appel à projets du Ministère des Armées, le projet Stop V a réuni des experts du numérique, de l’IA et de la médecine pour proposer une nouvelle approche européenne pour une application de tracking.

Les tests sont essentiels à une gestion efficace d’une épidémie.
A son début, pour isoler les personnes atteintes et éviter la propagation, et en période de déconfinement pour identifier les personnes immunisées, ou pour reconfiner les personnes contagieuses. Et plus simplement pour pouvoir attribuer une prise en charge aux malades le plus tôt possible ce qui permet d’éviter que leur situation se dégrade.

Le problème est qu’il y a une pénurie de tests en France, qu’elle ne va pas se résoudre tout de suite et qu’on ne peut de toute façon pas faire de tests sérologiques sur toute la population tous les jours.

L’objectif du projet est de pouvoir identifier les personnes potentiellement contaminées, de façon suffisamment précise pour pallier au manque de tests, ou tout du moins les faire tester en priorité.

Les solutions proposées actuellement

Les applications pressenties utilisent la technologie Bluetooth. Elles donnent une information simple : avez-vous été en contact avec une personne contaminée. Si en tout début d’épidémie cette information est capitale, très vite le nombre de personnes concernées devient gigantesque et ne permet aucune autre mesure que le confinement total.

Nous pouvons citer d’autres limites à l’utilisation de cette technologie :

  • Elle ne prend pas en compte les contaminations indirectes via les surfaces contaminées. Donc si vous vous asseyez sur un banc qui a été contaminé 20 minutes avant et bien l’application ne vous prévient pas.
  • Elle nécessite une large diffusion (au moins 60% de la population) pour être efficace. Si vous croisez une personne contagieuse qui n’a pas téléchargé l’application vous ne pourrez pas être informé de votre risque.
  • Enfin le Bluetooth ne fonctionne que lors d’un contact direct. Donc si vous croisez un jogger contaminé à quelques mètres, même s’il a téléchargé l’appli, vous ne saurez pas qu’il est contaminé.



L'application Stop V

Nous avons pensé une solution qui pourrait être la plus précise possible pour pouvoir pallier au manque de tests. Cette solution est basée sur de l’IA, lui permettant une véritable estimation de la probabilité d’être infecté.

Pour cela nous nous sommes appuyés sur deux piliers :

1. Les données analysées :

Elles permettent de prendre en compte deux approches pour identifier une personne infectée :

  • L’utilisateur a- t-il été contaminé par quelqu’un ou quelque chose :
    Pour cela nous utilisons tous les déplacements des utilisateurs et pas simplement les points de contact. Ces données permettent d’intégrer dans l’algorithme les cas de contaminations directes et indirectes. Nous utilisons aussi des données cartographiques qui prennent en compte le fait qu’il y a moins de chances d’être contaminé en se baladant en forêt que dans un supermarché.
  • L’utilisateur est-t-il malade : Ce que nous estimons grâce à ses symptômes.

Ces deux informations sont complémentaires.

Ainsi l’infection d’une personne asymptomatique pourra être identifiée grâce à ses déplacements. A l’inverse une personne malade qui n’est pas sortie de chez elle pourra aussi être détectée.

Enfin le croisement de ces deux types d’informations augmente la précision de l’application.

2. L’algorithme utilisé :

Nous avons choisi d’utiliser l’Intelligence Artificielle pour construire l’algorithme de Stop V.

Cette approche présente deux avantages :

  • Sa précision s’améliore avec le temps. Plus son nombre d’utilisateurs est élevé, plus elle est nourrie de données et d’expérience, plus elle est précise dans son analyse et ses recommandations.
  • Elle nécessite moins d’utilisateurs pour être efficace.
  • Elle permet d’incorporer d’autres données publiques telles que les informations épidémiologiques ce qui augmente encore son efficacité.


Si dans un premier temps l’application servira d’indicateur pour aiguiller les campagnes de tests vers les personnes les plus à risques, elle pourrait ensuite rendre possible ce qui semble aujourd’hui impossible : tester virtuellement tout le monde tous les jours. Sa précision sera certainement moins fine qu’un test sérologique mais cependant suffisante pour guider les campagnes de prévention et, notamment, confiner préventivement toutes les personnes à risques.

La perspective d’un déconfinement qui ne fait pas courir le risque d’un rebond violent de l’épidémie devient dès lors crédible.